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← articles plus anciens 16 mai 2016 les miller ou la dilapidation de l’héritage théorique lacanien quand gérard miller, se réclamant de lacan, fait un documentaire sur gérard depardieu, nimbé de jargon psychanalytique, il montre par là-même qu’il n’a jamais rien compris à la psychanalyse. lorsque jacques-alain miller dans son débat avec onfray déclare : « j’ai été analysé, mais pas assez bien » ne révèle-t-il pas, par les termes mêmes qu’il choisit, la tessiture de sa propre imposture? comment s’étonner dès lors de son incompréhension radicale du réel lacanien qui • d’une part l’assimile à un pseudo-journaliste soutenant les pouvoirs en place (comme son complice bhl ou son propre frère gérard) • et d’autre part le conduit aux aberrations théoriques les plus consternantes, comme cet « inconscient réel » qui serait « derrière » l’inconscient « structuré comme un langage » de lacan (révisionnisme qu’il partage avec sa consœur, normalienne elle aussi, colette soler)? leur méconnaissance du réel de l’inconscient, du fait que l’inconscient est réel – et donc ne nécessite pas l’adjectif « réel » qui du fait de cette adjonction même le disqualifie en tant que tel – vient révéler le peu de réel auquel ils ont été confrontés lors de leur propre analyse, qu’ils n’ont jamais suivi jusqu’à son terme logique, c’est certain. « c’est là que le psychanalyste est dans une position intenable. il est un “je suis” dont, comme pour tous, la condition est “je ne pense pas” mais renforcée de ce rajout qu’à la différence de chacun, lui le sait […] c’est ce savoir qui n’est pas portable, de ce que nul savoir ne puisse être porté d’un seul… d’où son association à ceux qui partagent avec lui ce savoir qu’à ne pouvoir l’échanger. » jacques lacan « de la psychanalyse dans ses rapports avec la réalité » l’unbewusst freudien, l’inconscient de la psychanalyse, n’est donc pas cette instance « déjà là », en attente d’une interprétation qui viendrait en révéler le mystère, mais une instance produite lorsque l’interprétation du « je » qui écoute, considérée comme un acte, reconnaît l’acte de l’inconscient du « je » qui parle, ayant par là-même des effets réels sur le sujet convoqué à se confronter au réel de son destin. l’inconscient est une structure unique, commune à l’un et à l’autre des partenaires analytiques, il n’y a qu’un inconscient, et il se produit au sein du transfert. que l’inconscient soit, présuppose qu’il soit reconnu comme tel. publié dans perception | laisser un commentaire 14 avril 2016 sam publié dans perception | laisser un commentaire 20 novembre 2015 plaidoyer en faveur de houellebecq «la situation déplorable dans laquelle nous nous trouvons est due à des responsabilités politiques, et ces responsabilités politiques devront, tôt ou tard, être passées au crible. il est très improbable que l’insignifiant opportuniste qui occupe le fauteuil de chef de l’état, tout comme l’attardé congénital qui occupe la fonction de premier ministre, sans mentionner les «ténors de l’opposition» (lol), sortent avec les honneurs de cet examen.» michel houellebecq michel houellebecq, qui n’a rien à gagner dans cette affaire, n’est pas une « belle âme », loin de là, il est au-dessus de tout soupçon d’une quelconque récupération politicienne, d’un côté comme de l’autre, il prend le soin de renvoyer les camps en présence dos à dos, en posant la question de la responsabilité politique, sa parole est un acte d’énonciation, elle engage son être entier, au-delà de tout intérêt pathologique. houellebecq parle en tant qu’artiste, un écrivain qui en sait un bout sur la langue française contemporaine car il y vit, intégralement immergé dedans, au point que son corps lui-même prend des allures de reste. je remercie michel houellebecq d’avoir fait une telle déclaration publique, car c’est la vérité, et comme le remarquait george orwell. « à une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » la vérité ne prend pas son statut de la certitude du contenu d’un énoncé, mais des conséquences réelles à venir pour le sujet qui l’énonce. quand houellebecq dit « responsable », au sens lacanien, cela ne veut pas dire coupable puisque la coupure est déjà faite d’être responsable. responsable cela signifie trouver des réponses et par conséquent se mettre en position de pouvoir choisir. quels sont les termes du choix? dans the counselor, cormac mccarthy fait dire à l’avocat mexicain ceci: « si vous croyez qu’on peut vivre dans ce monde et ne pas en faire partie, je vous assure que vous faites fausse route. ce n’est pas la chute qui compte, c’est ce qu’on entraine dans sa chute. les actes entrainent des conséquences qui produisent de nouveaux mondes et ils sont tous différents. et tous ces mondes seulement inconnus de nous ont toujours été là. je vous engage vivement à voir la réalité de la situation dans laquelle vous êtes, c’est mon conseil. il ne m’appartient pas de vous dire ce que vous auriez dû faire ou ne pas faire. le monde dans lequel vous chercherez à réparer les erreurs que vous avez commises est différent du monde dans lequel ces erreurs ont été commises. vous êtes à la croisée des chemins et vous voulez choisir mais il n’y a plus rien à choisir. vous ne pouvez qu’accepter. vous avez déjà choisi. il y a longtemps. » quels étaient les termes du choix? peut-on se demander après-coup. on reconnaît l’intensification de l’emprise idéologique dans une société à ce que les mots sont de plus en plus perçus comme des choses, en témoigne l’empire du politiquement correct, et son orwellien corollaire, un appauvrissement inouï des moyens langagiers d’expression inversement proportionnel à l’accroissement des technologies de communication. par exemple, le pseudo-concept de « tolérance » n’a non seulement aucune pertinence, mais se révèle contre-productif si l’on envisage avec sérieux le problème du racisme. dans la logique psychanalytique, il ne saurait exister d’autre jouissance que la mienne. raison pour laquelle la véritable racine du racisme n’est jamais rien d’autre que la poche de haine tapie au fond de moi-même contre ma propre jouissance inaccessible. l’autre est toujours déjà en moi (mon intériorité est toujours a priori étrangère à moi-même, déjà « colonisée » par l’autre) et donc ce que je hais le plus, ce qui nourrit ma haine est quelque chose qui fait déjà partie de moi. ce que je dissimule en imputant à un autre existant dans la réalité le rapt de ma jouissance (les « étrangers » sont ceux qui nous volent notre jouissance en nous imposant la leur, qui est insupportable) c’est que je n’ai jamais en vérité possédé ce qui m’a prétendument été volé. le statut de l’objet est de toujours avoir été a priori déjà perdu, on ne m’a rien volé, ce que je prétends m’avoir été volé ne m’a jamais appartenu. la tyrannie de l’opinion atteint sa jouissance maximale au moment où le sujet, transformé en individu, succombe à l’illusion que seule l’extermination de l’ennemi le conduira à retrouver son identité pleine et entière. le système de l’opinion repose sur le déni que toute identification est illusoire, vouée à un échec certain, faisant l’impasse sur le fait que le statut de l’objet sur lequel elle doit nécessairement se fixer, est d’avoir toujours été perdu, à jamais inaccessible. saisir l’écart entre une opinion et une idée fait partie des fondations grecques antiques de notre civilisation occidentale, faire la différence entre une opinion et une idée fait déjà partie du domaine des idées. il n’y a de races que de discours, comme il n’y a de fraternité que de discours. la novlangue est le terreau sur lequel le racisme ne peut que proliférer. et toi, veux-tu être toléré? le fondamentalisme religieux et l’empire du bien de nos « pseudo-démocraties » libérales, loin d’être antagonistes, se présupposent logiquement, comme le recto et le verso d’une feuille de papier, leurs convergences d’intérêts sont multiples, leur opposition les conforte l’un l’autre. la vérité est ailleurs. la dé